Ses crimes.
L’affaire WEIDMANN a, jusqu’à ce jour, plus intéressé la police, la justice et les medias que les psychiatres.
Elle a éclaté en 1937, lorsque la police française s’est trouvée confrontée à une série de crimes inexpliqués. Le premier sera la disparition à la fin du mois de juillet d’une jeune danseuse new-yorkaise de 24 ans, Jean de KOVEN, venue dans la capitale Française, avec sa tante, à l’occasion de l’Exposition Universelle. Deux demandes de rançon successives ne permettront pas de retrouver les ravisseurs, la police ayant quelque peu manqué de subtilité et de discrétion. Quelques jours plus tard, les travellers chèques de la jeune fille seront utilisés et changés dans plusieurs agences bancaires. Les premières semaines après cette disparition, aucune trace de la jeune fille ne fut retrouvée et le 18 septembre, le frère de Jean de KOVEN venu en France à cette occasion et la tante de la jeune fille rentrèrent aux Etats-Unis. Le 30 novembre, l’affaire fut classée par la police française.
Entre temps, le 8 septembre 1937, un chauffeur de maître, Joseph COUFFY, qui avait été engagé pour conduire un client sur la Côte d’Azur est retrouvé mort, allongé au bord de la route, à quelques kilomètres au Sud d’Orléans. Son visage était recouvert d‘un journal, donnant aux passants l’impression qu’il dormait. Sa voiture a disparu.
Les enquêteurs en étaient encore à réunir lentement des informations sur ce meurtre qui leur paraissait inexplicable, lorsqu’un autre crime fut commis. Le 17 octobre 1937, un cadavre est découvert dans une Talbot verte, garée près du cimetière de Neuilly ; les phares de la voiture étaient restés allumés toute la nuit, ce qui avait attiré l’attention des voisins. Il s’agissait du cadavre de Roger LEBLOND, impresario dans le milieu du théâtre, tué d’une balle dans la nuque, comme le chauffeur.
Le 28 novembre de cette même année, un agent immobilier Raymond LESOBRE, disparaît. Il est retrouvé mort, tué également d’une balle dans la nuque, la face contre terre, au pied de l’escalier de la cave d’une des villas qu’il devait faire visiter ce jour-là. Son porte feuille qui contenait 5000 francs et un briquet en or ont disparu. Une carte de visite avait été remise à l’agent immobilier pour sa visite de l’après-midi. Il s’agissait de celle d’Arthur SCHOTT, un voyageur de commerce spécialisé dans la lingerie féminine, parfaitement honorable, qui disposait d’un alibi inattaquable. Il n’était donc pas « le client » qui avait tué
Raymond LESOBRE, à la villa « Mon Playsir ».
La police demande à Arthur SCHOTT de dresser la liste des personnes qui étaient susceptibles d’avoir eu en main sa carte de visite. Parmi celles-ci, il cite son neveu allemand Fritz FROMMER, dont le signalement ressemble à celui d’une personne qui a été vue en compagnie de Raymond LESOBRE, peu avant son décès. Mais lorsque la police s’intéresse à Fritz FROMMER, elle découvre qu’il a disparu depuis le 22 novembre, cinq jours avant le meurtre de Raymond LESOBRE.
la police apprend par l’intermédiaire d’un autre oncle de Fritz FROMMER, que celui-ci était inquiet de l’influence qu’avait sur son neveu, Siegfried SAUERBREY. Ce dernier était un criminel endurci que le jeune homme avait rencontré alors qu’il était détenu pour des raisons politiques en Allemagne. Hugo WEBER, l’oncle de Fritz FROMMER ne sait pas où se trouve SAUERBREY, mais il pense que ce dernier se fait appeler KARRER et vit peut-être dans une villa de Saint-Cloud.
c’est alors que les inspecteurs de police BOURQUIN et POIGNANT se présentèrent le 8 décembre 1937, à 13 heures 45 à « La Voulzie », à Saint Cloud.