Jean Guidoni

A la suite de Jean Genet dont nous avons vu la fascination par les criminels et surtout par Eugen Weidmann, un chanteur contemporain Jean Guidoni dans son album « Crime passionnel » ( date de sortie : 07-03-2006)
consacre une chanson à Weidmann. Celle-ci a été écrite par Pierre Philippe, et mise en musique par Astor Piazzolla :

http://www.dailymotion.com/video/x2xhqr_weidmann-crime-passionnel-2000-7_music

 

Comme on me l’a très justement fait remarquer, les crimes commis par Eugen Weidmann n’ont absolument rien de « passionnels », malgré le titre de cet album. Ce qui est passionnel c’est la relation qui s’installe entre Jean Genet et certains criminels dont Weidmann et à la suite de celui-ci, le rêve que chante Jean Guidoni, très loin de la véritable histoire de Weidmann.

WEIDMANN

Toi qui t'endors en paix dans ta chambre bien close
Et dont le souffle seul émeut un peu le sein
Ne sens-tu pas collés sous le papier-peint rose
Les visages oubliés de trop beaux assassins...


...Ils avaient des  yeux trop doux
Des cheveux crantés en vague
Ils portaient des chapeaux mous...

...Les monstres aux yeux de velours...

...A l'heure où leurs yeux trop doux
Brusquement se font terribles
où sur la blancheur des cous 
Tombe la lame inflexible...

...A l'heure où quelque passant 
Bravant la garde mobile
Trempe un mouchoir dans le sang
En extase nécrophile
L’heure des fantasmagories  
Où l’on peut avouer sans gêne 
Que son héros favori 
Se nomme Weidmann Eugene

 

A propos CARRE-ORENGO

Psychiatre intéressée par la criminologie et la personnalité des criminels
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6 commentaires pour Jean Guidoni

  1. Michèle MALVEZIN dit :

    Une chanson médiocre à mes yeux (paroles, musique, interprétation) mais, en tout état de cause, sans rapport avec Eugen Weidmann : ses crimes n’étaient pas passionnels mais crapuleux.

    • CARRE-ORENGO dit :

      Tout à fait exact, Weidmann a commis des crimes crapuleux et absolument pas passionnels. Un jeune réalisateur, Sofiane Benihaddadene en 2009, a décrit dans un court métrage intitulé « la Pulsion du mal » la vie d’un personnage répondant au nom d’Eugen Weidmann mais totalement inventé par l’auteur. Ce film sera sélectionné au Short Film Corner Festival de Cannes 2010 ainsi qu’au festival international du film policier de Liège en 2011. Mais nous sommes alors dans une pure fiction de crimes imaginaires, très loin du récit exact des crimes réels pour lesquels Weidmann a été condamné à mort.
      merci de votre intérêt pour mes écrits…

  2. Jean-Noël WITZ dit :

    Bonjour,
    Recherchant une vidéo de l’interprétation de la chanson Weidmann, j’ai découvert votre site au détour de mes recherches.
    Je comprends qu’on puisse ne pas apprécier cette chanson mais considérer (ou laisser présenter) comme médiocre une musique d’Astor Piazzola, les paroles d’un écrivain/parolier aussi talentueux que Pierre Philippe (Crime Passionnel a obtenu en 1982 Le Grand Prix du Disque Européen) et médiocre là encore l’interprétation de Jean Guidoni, artiste ayant obtenu deux fois le prix Charles Cros, a de quoi faire sourire, et ce, d’autant plus qu’il semblerait que vous commettiez un contresens lorsque vous interprétez le titre « Crime Passionnel » comme une référence directe aux crimes de Weidmann Eugène, puisqu’il s’agit d’un titre parmi d’autres d’un opéra tango racontant la dérive d’un amant qui vient à tuer l’être aimé…ce criminel n’est en rien Weidmann ! Rappelons que Piazzola proposa de composer pour Guidoni et Pierre Philippe, après qu’il eut assisté à une interprétation de Guidoni lors d’un « Grand Échiquier » de Jacques Chancel où il était invité…Vous devez donc avoir une exigence artistique plus sévère que cet amateur de Piazzola.
    Professeur de Lettres, je viens aujourd’hui de parler de l’exécution de Weidmann à mes élèves de 4è, avec qui je venais d’étudier la « Lettre contre la peine de mort » de Victor Hugo et c’est pour commencer par une lecture de quelques pages du roman « Le Roi des Aulnes » de Michel Tournier qui sont consacrées à l’exécution de Weidmann, que j’ai abordé le sujet. C’est un passage qui m’avait d’autant plus marqué en tant que lecteur, que je connaissais bien la chanson de Guidoni lorsque je fis ma première lecture du roman…et que j’avais déjà croisé (virtuellement) une première fois Weidmann dans le roman « Le Têtard » de Jacques Lanzmann lorsque, adolescent, je lus ce roman à la fin des années 70….De mémoire, le narrateur (qui en fait est l’auteur) se rappelle d’avoir croisé, enfant, un monsieur fort aimable qui s’arrêtait pour lui caresser les cheveux et dont il découvrit plus tard qu’il s’agissait de Weidmann…
    Enfin, hasard objectif :Jacques Lanzmann (celui des chanson de Jacques Dutronc) écrivit une chanson « Le Têtard », en écho à son roman, et son interprétation fut confiée à … Jean Guidoni (!) dont ce fut l’un des premiers enregistrements bien avant qu’on lui proposât le titre « Weidmann ».
    Au-delà de ma réaction un peu passionnelle – je suis amoureux de la chanson et ai du mal à comprendre qu’on abuse d’un terme comme « médiocre » pour de petits bijoux comme les chansons de Pierre Philippe et Jean Guidoni – peut-être aurai-je apporté avec ces quelques références – qu’il ne m’a pas semblé voir dans vos autres posts – un peu d’eau au moulin de votre étude …

    Bien cordialement,

    Jean-Noël WITZ

    • CARRE-ORENGO dit :

      Tout d’abord merci de n’avoir pas râlé dans votre coin et d’avoir osé ces longs posts. Merci également pour toutes ces informations que je n’avais pas en totalité. Je connaissais par contre le très intéressant passage dans Le roi des Aulnes. Ensuite je tiens à vous préciser que j’apprécrie vraiment Jean Guidoni. C’est pourquoi je l’ai cité à propos de Weidmann.
      C’est uniquement dans le rapport à l’exactitude historique du fait divers qu’à constitué en son temps l’affaire Weidmann que j’ai approuvé le message de la personne précédente en y ajoutant les références au court métrage
      «  la pulsion du mal », encore plus éloigné de l’histoire d’origine. N’y voyez surtout pas de critiques envers Jean Guidoni, Michel Piazzola,ainsi que Pierre Philippe. C’est involontairement que j’ai pu vous le faire penser. Je suis très contente des informations complémentaires que vous donnez à propos de l’opéra Tango «  Crimes Passionnels »  j’ai même écrit à deux ou trois reprises à Jean Guidoni par l’intermédiaire de sa maison de disques, souhaitant le rencontrer mais je n’ai jamais eu de réponse à mes courriers.
      J’ai beaucoup apprécié votre échange
      Bien cordialement
      Catherine Carré Orengo

  3. Jean-Noël WITZ dit :

    Re-bonjour,

    Pour compléter mon précédent message et corriger votre présentation de la chanson « Weidmann », je tiens à préciser que l’album « Crime Passionnel » a été produit dans sa toute première version en 1982 et que l’album de 2006 n’en est pas une réédition mais une nouvelle version, dépouillée de ses oripeaux des musiques actuelles pour ne plus garder que l’âme argentine bandéonnante…

    toujours aussi cordialement,

    Jean-Noël WITZ

  4. Jean-Noël WITZ dit :

    Voici un lien vers un site où est reproduit l’extrait du roman de Jacques Lanzmann où l’écrivain évoque Weidmann (dernier paragraphe) mais l’extrait s’arrête avant que l’auteur n’identifie le personnage dont il évoque la rencontre.
    Cependant, une note de l’animateur du site où l’on trouve cet extrait, identifie l’intéressé.

    Codialement

    JNW

    https://www.samuelhuet.com/fr/linguistique/52-lexicon/976-le-tetard.html

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